En Italie, la constitution du nouveau Gouvernement national, conduit par Madame Meloni, a causé le renversement de la tendance...
En Italie, la constitution du nouveau Gouvernement national, conduit par Madame Meloni, a causé le renversement de la tendance, suivie pour toute la période successive à la Deuxième Guerre Mondiale, vers un agrandissement des autonomies locales – soit régionales, soit municipales - et la prépondérance de la tendance contraire, c'est à dire celle vers le centralisme, déjà pratiquée par la monarchie, et surtout ensuite par le fascisme.
Les populations des régions placées sur la frontière avec la France, c'est à dire la Vallée d'Aoste, le Piémont et la Ligurie, qui avaient poursuivi depuis 1945 le but historique d'effacer cette division en établissant progressivement de nouveaux rapports - de plus en plus forts et mutuellement avantageux - concernant le domaine économique, politique, administratif et culturel, craignent que tous les progrès déjà réalisés soient actuellement mis en danger.
Si nous voulons éviter une régression si grave et irréparable, il y a seulement une voie raisonnable, celle de la constitution d'un nouveau sujet, que soit la France, soit ses Régions frontalières reconnaissent comme leur interlocuteur naturel et nécessaire pour éviter le contact direct avec un état italien de plus en plus hostile, caractérisé en outre par le reniement de la culture politique démocratique et libérale dont a été inspiré le procès de construction de l’Union Européenne.
Cette exigence est entendue par beaucoup de citoyens, et surtout par les plus sensibles et distingués, comme ceux qui exercent des charges dans les Municipalités, ainsi que les entrepreneurs, les professionnels et les fonctionnaires publics.
La France a promu, avec clairvoyance, la stipulation du Traité nommé du Quirinale, qui attribue à ses Autorités, et surtout à la Présidence de la République et au Gouvernement national, un explicite droit de regard sur toutes les questions qui concernent la vie et les droits des populations frontalières résidentes sur le versant oriental des Alpes.
Ces gens souhaitent naturellement, surtout en ce moment, son aide et son support, le plus fort, le plus efficace et aussi le plus énergique possible, sans craindre de tomber dans une accusation d'ingérence.
Dans le cadre de la constitution du sujet dont nous avons parlé, on doit considérer aussi la nécessité de le douer de sa représentation au dehors du territoire italien : nous pouvons profiter pour cela de la disponibilité gentiment manifestée par notre ami Domizio Cipriani dans la Principauté de Monaco.
Rien de tout cela ne sera toutefois possible si les Autorités de la France ne nous octroieront pas, en premier lieu, leur approbation de notre projet, et en deuxième lieu, leur support moral, dans le cadre plus large de la tutelle des droits des populations frontalières, prévue par le Traité du Quirinale.
Celle-ci est la question, et aussi la demande que nous leur dirigeons dans ce moment décisif et dramatique.